Bombing Science : Qui sont les GhettoFarceur et où opérez-vous?

D’origines diverses, les GF tentent de s’entendre à travers leurs fusions créatives depuis toujours, en vain. Équipe épidémique, nous frictionnons actuellement toute la France, une Ã©poque critique pour nous tous, victime de la malédiction des forces superieures. Barbouilleurs aux mains moîtes, nous sommes les rejetons indirects et encore incertains de notre père incontesté, Maitre Dali, paix à son âme.

Nos tactiques d’attaques picturales ne peuvent se déterminer qu’avec le dernier recueil 2034 de “La Secte Des Surhommes”, nous conservons donc avec fermeté, le secret d’un style stellaire malgré les diverses réactions en chaine que nos récréations imaginaires peuvent engendrées… “Explosivité” est notre mot d’ordre.
 
Mendes:  Alias “Le Géant Frais”, Le plus grand de nous tous. Un Gosse complètement fou, le seul être capable sur Terre de finir une de ses frappes picturales tout en faisant la sieste. Il maitrise le langage des Hunts à la perfection.
 
Rkr: Suite au succès mondial de son premier one man show, Rkr fut intégré à l’équipe. Sa vie est à l’origine de beaucoup de légendes infondées qui n’apparaitront seulement que dans quelques années. Restez à l’écoute et si vous le rencontrez… C’est que vous êtes mal…
 
Romi: Dans le “Gros/Fin”, on pourrait dire qu’il est plutôt du coté “Fin”, l’univers de Romi est léger comme la brise et finement calculé. Malgré son anorexie architecturale, ce Gamin Frêle a un temps d’avance sur tout le monde, colorimétriquement parlant : il est daltonien Ã  57%.
 
Debza: Gaffes à ce personnage énigmatique et incontrôlable, d’origine Espagnole, il mènent ses activités clandestines en parallèle à ses oeuvres malsaines. Son style se définie comme du ” Street Ronnie Coleman Freak Style”. Il est “Le Vilain Petit Canard” de la bande.
 
Paum: Alias Sarin. Tiraillé entre les deux personnes qui l’habitent, Paum est un schizophrène qui se sert des maitres mots “Barock/Or/Otisme” pour se guérir. Malgré ses efforts pour paraitre normal, il ne s’en sortira jamais. Sarin est un adepte de “L’Alkapote Pictural”.
 
Fan: Doux comme un agneau, ce maître d’arts martiaux en tout genre vient de revenir de son interminable périple dans les contrées lointaines du Sud du Tibet. Chacune de ses paroles et chacun de ses gestes sont des bénédictions pour le village des Grosses Frappes.
 
Skio: Graphiste de l’extrême, Skio se prépare pour le “Marathon Graphique de New York”, réalisateur de snuff movie il intègre souvent ses oeuvres sur toile dans les scènes les plus trash de ses films. Il est considéré comme un véritable prophète dans le “Bilbao Bar” à Paris.
 
Rems: Traumatisé dès son plus jeune âge par des perversions sexuelles des plus cruelles, Rems, dit ” Gachette Facile”, se sert du mal-être qui le ronge pour enflammer les rétines de ses ennemis grâce à son jeu de main gauche. Rems fut momentanément amputés de sa main droite pendant un court laps de temps imperceptible à l’oeil nu.

Kloz: “Le Chicanos Kurde”, toujours à l’affût de règles à transgresser, cet alcoolique sans âme est un adepte des punchlines maléfiques sur des beats QB à l’ancienne. Bientôt aveugle, on le croise parfois dans les caves avec ses troupes de vampires en train de tatouer gratuitement ses Grands Frères.
 
Bims: Injoignable, incernable et plus que capable, Bims développe son style dans la plus grande des solitudes dans un endroit encore tenu secret. Il enseigne à ses élèves les différentes façons d’appréhender le point G. Fluo à travers les méandres de la stylistique pure.
 
Neist: Discret et invisible de profil, Neist est le cuisinier du clan, les GF l’appellent souvent “Le Bavard” en référence à sa langue qu’il est incapable de tenir. Plus que talentueux, il devance souvent ses adversaires grâce à ses techniques de respiration dont lui seul possède le secret.


 
BSCI : D’où vous vient l’inspiration pour ce nom de crew, qui est assez unique?

“Ghetto” est l’essence de notre origine Ã  tous et “farceur” est le principe majeur de notre solidarité, une manière surréaliste et personnelle de s’approprier le mouvement dans lequel nous évoluons. De même, nous contrecarrons le travail bâclé d’une presse pas toujours fidèle aux messages que nous voulons faire passer. On rattrape les erreurs tout en restant dans la vérité pure et dure, nous sommes la continuité de nos créations, nos enveloppes charnelles tiennent un rôle majeur dans nos inventions futuristes et en sont indissociables. Nous sommes contaminés par la rage du Fou Fluo, difficile de s’en guérir. Malgré tout, le graffiti ne passe qu’en second plan dans nos vies, nous ne perdons pas de vue notre objectif principal: être régularisé et devenir d’honnêtes citoyens Français.

BSCI : La France semble un bon endroit en ce moment pour vivre. Décrivez la situation et ce qu’elle vous inspire.
 
La France est tellement un bon endroit pour vivre que beaucoup d’entre nous ont pour projet de s’enfuir à l’étranger avec tout le butin. La situation actuelle pourrait se résumer au fait que nous avons tous soif de nouveaux mondes, antis routines, nous sommes friands des nouvelles coutumes.

BSCI : Est-ce votre groupe a un style qui lui est propre?

On pratique le Graffuturism à la Française, l’appellation grossière d’un style qui nous est propre. On ressort nos vieux démons, on les exploitent et le fruit de nos collaborations donnent un produit bourré d’explosifs. Nous entretenons des liens étroits avec la Dame Blanche qui nous enseigne les règles métaphysiques ancestrales afin de mieux contrôler nos pouvoirs de spiritualistes engagés. Nous fleurtons avec de l’art à double tranchant: pour un nirvana rétinien nous acceptons tous la malédiction des contre farces majeurs qui prennent un malin plaisir à jouer avec nos destins. Nos inspirations s’écartent du graffiti, chaque membre possède un domaine de prédilection dans lequel il tente de développer son style personnel, mais il est très difficile de les reconnaitre, car le culte de la fusion qui fausse les identités graphiques des membres est un exercice pratiqué couramment dans le klan. Actuellement nous sommes au chapitre des “Vitraux Evangelistes” interprété par C. Cunningham. La mode se démode, le style jamais.

BSCI : Du point de vue des “Graffuturistes”, considérez-vous le graffiti plus traditionnel chose du passé et sur le point de s’éteindre?
 
Les bases du graffiti à l’ancienne sont maitrisés par beaucoup depuis longtemps, on sent que les esprits s’échauffent dans cette discipline et la motivation Ã  transgresser les règles “remplissage-contour-surcontour” est une tendance toute nouvelle, mais c’est évident que jamais le graffiti traditionnel ne s’éteindra, dans toute les disciplines, les malins ont souvent pour habitude de regarder dans le passé pour influer sur les futures tendances. Puis il y a toutes ces histoires de gênes transmis aussi… Les mathématiques stylistiques traditionnelles sont la base de nos travaux, s’ils disparaissent, tout s’effondre. Nous participons donc Ã  la protection du culte et protégeons efficacement ces fondations légendaires.


BSCI : À la manière des surréalistes, utilisez-vous des techniques de création (cadavre-exquis, collage, juxtaposition…) pour développer vos oeuvres?
 
Bien sur: cadavre-exquis, collages, juxtapositions, extrudations, mélanges, surdosages, gommages, découpages, emboutissages, ménages, plages, tatouages, serrages, bandages, dérapages, nous étudions toutes les techniques secrètes “en alliant un perfectionnisme à l’imperfection d’un avenir au Goût de Fondant.” Merci Romi pour la dépanne. Ã€ la manière de l’excès, on suit la direction “y’en a trop, met en plus.”

BSCI : Quelle est votre meilleure Ghetto-Farce?
 
Pour ce qui est des murs, on vous laisse choisir. Sinon on retrouvera Rkr sur le podium bien entendu, une des dernières recrues plutôt douées pour 19 ans, nous sommes tous d’accord avec ça. Je pense que peu de graffeurs de 19 piges pourront se vanter d’avoir fait ses premiers fatcaps à 4 ans. Il taille le style de l’équipe à la perfection, c’est “l’Affineur” du groupe. Tous les graffeurs qui l’ont déjà croisés pourront appuyer mes affirmations, la société humaine n’a jamais été confrontée aux compétences hors-normes d’un tel ouragan graphique. Il a fortement participé Ã  la Genèse d’un des plus grands tournants GF. Mémorable.

BSCI : Le graffiti du futur selon vous? Dans 50 ans, 100 ans et 1000 ans?
 
50 ans: Nouvelles influences, le graffiti s’identifie à des disciplines telles que le nunchaku artistique, une autre dimension se manifeste: la beauté du geste devient fondamentale et n’est plus négligeable, les regards du spectateur sont, dès lors, accrochés par le graffiti et la dynamique des mouvements du graffeur. Le switch a aussi fait son apparition, certains graffeurs maitrisent leurs graffs avec les deux mains afin de démontrer la maitrise de leur art et défendre leur école. Le graffiti chorégraphique fait donc le rapprochement direct avec la danse hiphop, les breakers apprennent Ã  peindre et vice versa, les deux disciplines se complètent et forment un art nouveau. Le Chorégraffiti est bien entendu, une discipline Olympique.

100 ans: L’or fluo est enfin sorti ainsi que le “bleu épave” et le “noir typhon”, certaines couleurs à utiliser avec précautions imposent aux graffeurs des lunettes de protections car la lumière qui s’en échappe est nocive pour la rétine humaine. Néanmoins, la 4ème guerre mondiale suite à l’invasion du dieu des Braves laisse peu de place à la création.
 
1000 ans: https://www.flickr.com/photos/ghettofarceur/

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