Bombing Science: Hi Astro, can you introduce yourself (crew, number of years in the game, city, etc.)?

Astro: I’m from Montreal and I’m in DUC, a Parisian crew from the 90s. We have members here in Montreal, as well as in Boston and Mexico. It’s a united crew that revolves around friendship, which fits well with my definition of a group, that it is based on trust and not the search for fame. Personally I started tagging in 94, it wasn’t much, it was only later that I started making pieces and much later still that I was able to produce something decent .

BS: How do you contribute to the evolution of graffiti in your local scene?

Astro: I don’t really know… Did I contribute to it? Perhaps by my longevity here, because there are not many old people who continue, and even I no longer paint as much as I would like. Otherwise perhaps by my style and my characters who stand out from the crowd which gives variety to the local scene. Otherwise perhaps my positive and calm approach to graffiti, I do my things in my corner without bothering anyone, without it being ‘hippy peace and love’, it still has to remain fun. I just do my stuff for myself and fun.

BS: You do as many characters as you do lettering, do you have a preference? What did you start with?

Astro: Yes since I was very young I was drawing characters, but when I started graffiti I only did lettering, which in my opinion is the essence of graffiti. The characters must accompany the pieces and not the opposite. Over time I did more and more characters with my pieces and I felt that I had a certain talent there so that motivated me to do more, especially since I felt that I was stagnating at the level. lettering, I knew I didn’t have the best style in piece. That’s why I often do simple pieces but accompanied by people, it feels more complete. Sometimes when I’m tired or not motivated I only do personas when I paint with other graffiti artists who don’t do any. I developed my characters when I was still doing a lot of illegal work: to go faster and do more I simplified the style to achieve a refined form and also I made them start from the bottom to avoid having to do the whole body, so I could fill a large area quickly. When I have time I add details, shadows, different colors, etc.

BS: What influenced you to do what you do today?

Astro: Plein de choses tel le graff old school des années 70 et 80, à la bande dessinée européenne et japonaise. Malgré cela je crois que j’en tire mon propre style qui est vraiment épuré et funky, c’est ce que j’aime : des contours épais  qui claquent et des persos qui doivent rester drôle mais vicieux en même temps. J’ai pas envie de me casser la tête pendant 5 heures sur des outlines et des concepts compliqués. Pour moi le graff ça doit être fun et rapide et je ne peins pas pour me prendre la tête et me compliquer la vie. J’aime ce qui est graphique et lisible.

BS: J’ai vu qu’il y avait quelques personnes qui copiaient exactement ton style, comment réagis-tu face à ça?

Astro: Oui j’ai été copié quelques fois au niveau de mes persos,  mais rien de grave. On m’envoie de temps en temps des photos de toys qui m’ont copié, mais ce n’est rien comparé à certains graffeurs connus qui ont étés bités à répétition et qui ont même influencé le graff en général, je suis loin de là.

BS: Tu as été actif pour plusieurs organismes et ateliers locaux qui uilisent le graffiti pour travailler avec les jeunes. Peut-tu nous en parler davantage?

Astro: Dans les années 2000 la ville de Montréal a mis sur pied des organismes sociaux déstinés à “prévenir” le graff et beaucoup de graffeurs y ont travaillé comme intervenants. Certains diront que ce genre de truc n’arrêtera pas le graffiti, je suis d’accord avec eux. En tant que graffeur je dirai qu’il vaut mieux que tout cet argent de la ville aille dans ce genre d’organismes que dans le buff. La ville a quand même été cool de donner des sous pour qu’on organise des événements graffiti et on a pu faire peindre plein de graffeurs. J’imagine que la ville aimait que les jeunes puissent peindre en sécurité et légalité et moi ca me permettait d’avoir un job plaisant qui était relié au graff, c’était bien.

BS: Comment perçois-tu le graff d’aujourd’hui en contraste avec tes premiers jours?

Astro: C’est très différent. Il faut savoir que la province de Québec et donc Montréal ont toujours été différentes du reste de l’Amérique du Nord. Donc ce n’est qu’au début et milieu des années 90 que le graff a vraiment commencé ici ce qui veut dire lorsque j’ai débuté, le graff en n’était qu’à ses premiers pas. La ville était différente aussi, il y avait plus de pauvreté, Montréal était en récession dans ces années-là : il n’y avait pas de construction de condominums deluxe au centre-ville et donc encore plein de vieilles usines, terrains vagues et surtout la ville buffait moins, ton tag pouvait durer des années. Ça veut dire que la ville avait l’air beaucoup plus bombée que maintenant, même si il y avait autant ou moins de graffeus que maintenant. En tout cas ca me paraissait plus vivant,  maintenant ça a l’air trop propre! Même si le style de l’époque était pas super, puisque tout le monde commençait, on avait du fun et tout était à découvrir. Tout était à faire et ça prenait du temps pour évoluer car les gens n’avaient aucune référence. Maintenant les kids peuvent se trouver un bon style en une année vu qu’il y a déjà une bonne base locale ou ils s’inspirent d’internet.

BS: Y’a t’il un endroit ou quelque chose en particulier que tu aimerais peindre?

Astro: Les usines abandonnées, les tracks, les trains.

BS: As-tu déjà eu des problèmes à cause du graffiti?

Astro: Oui comme tout le monde. Si tu fais du graff il faut s’attendre à recevoir la visite de la police un jour ou l’autre, ça fait partie du jeu. 

BS: Pour toi, le graffiti c’est de l’art ou pas, et pourquoi?

Astro: Les deux j’imagine. En fait je vois plus ça comme de l’artisanat et pas du grand Art. En tout cas c’est créatif, et avec cette création on fait de la destruction, ce qui revient au vandalisme. Disons que c’est du vandalisme créatif.

BS: Qui étaient tes writers préférés quand tu as débuté? Qui sont tes writers préférés actuellement?

Astro: Les gars qui étaient au top avant : au début Flow, Mersh (Stack) mais surtout Maink, qui était mon préféré de tous et un vrai king. Je trouve ça triste que les kids d’aujourd’hui ne le connaissent même pas et qu’il soit oublié de l’histoire de la ville ce gars là était vraiment un tueur et avait un style tellement funky. Sike de France m’avait beaucoup impressionné. Après il y a eu Zeck et tout le BAT crew, Case et le SVC. J’en oublie beaucoup évidemment, mais ce sont les noms qui me reviennent en tête. Pour ceux de maintenant, avec internet, les revues et les voyages, la liste serait trop longue pour tous les nommer.

BS: Quels sont tes conseils pour les writers qui commencent à s’aventurer dans le graffiti?

Astro: To be careful and think. Not to talk and listen too much. To leave your place when the adults are there, but not to hesitate to take it when the time comes.

BS: Final words?

Astro: Big up to the DUC crew, and all the others who deserve it.

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